Les origines du beagle

Une légende dit que le beagle était le fidèle compagnon des chevaliers de la Table Ronde. En réalité, les origines de cette race demeurent obscures. De la Grèce Antique à nos jours, tentons de retracer l’histoire du beagle.
Beagles dans un panier

Au Vème siècle avant J.C., on trouve des chiens courants de petite taille et chassant le lièvre similaires au beagle moderne. Selon certains chercheurs, ces chiens ont probablement été importés en Bretagne romaine par les Romains, néanmoins aucun document ne l’atteste.

Au IIIème siècle, un chien de chasse semblable au beagle est mentionné dans un poème d’Ossian, barde écossais qui est l’auteur d’une série de poèmes ayant eu un fort retentissement dans toute l’Europe.

On retrouve la trace de ces petits chiens de chasse dans les lois de la Forêt Royale (lois relatives à des terres réservées à la pratique de la chasse) de Knud le Grand, roi d’Angleterre de 1016 à 1034. Ces lois mettent fin à une cruelle ordonnance qui exigeait de mutiler une patte aux chiens pouvant courir derrière un daim. Si les lois de Knud sont authentiques, cela confirmerait que des chiens semblables aux beagles étaient présents en Angleterre avant 1016.

Au XIème siècle, Guillaume le Conquérant introduit en Grande-Bretagne le talbot, une race assez proche de celle du chien de Saint-Hubert. Pour accroitre la vitesse du talbot, un croisement avec des greyhounds est effectué, donnant naissance au chien chourant du Sud (southern hound) et au chien courant du Nord (north country beagle).

Chiot beagle dans une valise

Le beagle en Angleterre

Les anglais, réputés pour avoir toujours été les meilleurs éleveurs d’animaux, ont su fixer cette race de chien depuis plusieurs siècles. Ils désiraient créer une « miniature parfaite » de chien courant qui réunisse le maximum de qualités, et c’est ainsi qu’ils ont obtenu le beagle. Celui-ci était à l’époque destiné à la pratique d’une des chasses à courre les plus difficiles, celle du lièvre.

Sous le règne du roi Henri VII (1457-1509), l’on retrouve de nombreuses références aux beagles desquels ont dit « qu’ils devront être gardés à la cour avec douceur, salubrité et propreté ».

Henri VIII
(1491-1547) avait pour sa part un intérêt certain pour cette race et, aux dires de certains, il était plus affectueux avec ses beagles qu’avec ses nombreuses conquêtes féminines ! Sa fille, la reine Elisabeth Ière, fut une très grande amatrice de beagles. Certains recherchent encore les « Beagles Elisabeth » caractérisés par leur très petite taille, mais ceux-ci ont pratiquement tous disparu. En effet, les femelles avaient beaucoup de mal à mettre bas du fait de la miniaturisation de la race, sans compter que beaucoup de Beagles Elisabeth furent décimés par la maladie de Carré dans les années 1890.

Au XVIIème siècle on distingue trois espèces de beagle :
les beagles du Nord, chiens rapides de taille moyenne
les beagles du Sud dits « Kerry-Beagles » de 0,45m et plus
les « cat-beagles », beagles à lapins qui dépassaient rarement les 0,35m

Jusqu’au milieu du XIXème siècle le type de beagle variait de région en région, et même au sein des meutes, suivant les goûts des maîtres d’équipage et la nature des terrains de chasse. Ce n’est qu’à partir de la seconde moitié du XIXème siècle que l’uniformisation de la race commence. Afin de servir la cause du beagle, deux sociétés sont crées : la fondation du Beagle-Club en 1890 puis l’association des maîtres d’équipage de Harriers et de Beagles un an plus tard. Le Beagle-Club établit le standard de la race et réalise sa première exposition en 1896.

La première guerre mondiale ayant dispersé la majorité des meutes, la race semble très compromise au début des années 20. Par chance, l’élevage de Mrs Nina Elms remporta de nombreuses récompenses dans les années 30 et tant les élevages de beagles d’expositions que de chasse se multiplièrent.

Chiot beagle sortant de la valise

Le beagle en France

C’est en Normandie que furent importés pour la première fois en France les beagles, au XVIIIème siècle, peu avant la Révolution.

C’est surtout vers la fin du XIXème que la race s’est répandue car le beagle devient alors très recherché pour sa très grande rapidité et sa résistance. Il fût ainsi un chien idéal pour la vénerie, c’est-à-dire la chasse à courre (lièvre, lapin, renard).

Le beagle commence à être reconnu dans notre pays comme étant un chien de compagnie idéal, ce qui est déjà le cas depuis longtemps dans des pays comme les Etats-Unis, le Canada, l’Angleterre ou la Belgique.

Actuellement, le beagle est surtout utilisé en France pour la chasse à tir du lapin, du lièvre, du chevreuil ou encore du renard, dans les régions de l’Ouest, et du sanglier, dans le Midi. Parmi les chiens courants de race pure, le beagle est le plus nombreux et le  plus  populaire  dans  l’hexagone.  Son  cheptel  est  évalué à environ 40 000 sujets. C’est aujourd’hui aux Etats-Unis qu’il est le plus répandu.

2 réponses à Les origines du beagle

  1. seb dit :

    Soyons tout de même prudent et rappelons que même les meilleurs spécialistes canins ne sont pas d’accord sur l’origine du Beagle.
    Anglais ? Français ?
    Regardez le beagle, le poitevin et l’anglo-français… Ils se ressemblent tellement !

  2. Totosa dit :

    Très intéressant tout ça, merci beaucoup.
    Sûrement l’article le plus complet sur le sujet, les autres se répètent trop.

    merci

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